Face à cette situation, les pays concernés ont décidé de passer à l’action et de s’unir autour d’une stratégie régionale qui permettra de préserver le littoral ouest-africain au profit des générations futures. Pourquoi une stratégie régionale ? Parce que les frontières nationales ne peuvent rien contre l’érosion : les efforts d’un pays pour réduire l’érosion risquent simplement de l’aggraver ailleurs. En outre, les fonds requis pour lutter contre l’érosion et les inondations sont bien supérieurs aux financements auxquels chaque pays peut avoir accès individuellement. En collaborant et en coordonnant leur action sur le plan politique et technique, les pays seront mieux en mesure de gérer les zones les plus touchées par l’érosion, et de préserver les bienfaits qu’un écosystème côtier sain procure à la population et à l’économie d’un pays.
Le guide pratique sur l’économie bleue récemment publié par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique préconise « un usage durable et une gestion conservatoire des écosystèmes aquatiques et marins et des ressources qui leur sont associées ». L’approche mise en avant repose sur une coopération et une intégration régionales solides ; elle fait de la transformation structurelle un impératif pour le développement de l’Afrique, et prône une rupture totale avec les modèles de développement cloisonné.
Le Programme de gestion du littoral ouest-africain (également connu sous son acronyme anglais « WACA » pour West Africa Coastal Areas Program) a été conçu pour répondre à ce besoin croissant d’intégration régionale. C’est une instance de mobilisation grâce à laquelle partenaires techniques et financiers peuvent contribuer au développement durable du littoral, avec comme angle d’attaque la lutte contre l’érosion et les inondations côtières.